LE GALLICANISME

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APPROCHE LEXICALE DU GALLICANISME

Le Gallicanisme s’entend de l’axiome suivant qui contient, en ses trois termes, la quintessence de sa substance :

« Le Gallicanisme est le catholicisme national… ancré en France depuis plus de sept cents ans… en additionnel total ou partiel avec Rome. »

Il importe que nous développions et analysions cet axiome :

1 – LE GALLICANISME EST LE CATHOLICISME NATIONAL …

Eglise Catholique Gallicane de France - Bossuet et le GallicanismeLe Gallicanisme – doctrine politico-religieuse – s’énonce comme une sensibilité du catholicisme ou une tendance propre du catholicisme français et de son l’Eglise catholique de France (Gallia) qui promeut l’idée d’un particularisme national et d’un souverainisme religieux français au sein de l’universalité chrétienne. C’est en somme ce qu’il convient de nommer « le Catholicisme à la française. »

Ce courant de pensée religieux et institutionnel postule donc l’existence d’une Eglise Catholique nationale de France, souveraine et autonome dans son fonctionnement vis-à-vis du Saint Siège sans, bien évidemment, jamais rompre les liens qui l’unie au Pape au plan spirituel et à l’Eglise universelle, tout en ayant des liens étroits avec l’Exécutif français, formant ainsi une harmonie gallicane parfaite.

En réalité, si on analyse d’un peu plus près les manifestations doctrinales et matérielles du Gallicanisme, on y découvre certains caractères spécifiques très accusés qui lui confèrent sa valeur propre et donc sa souveraineté.

  

AFFIRMATION DU GALLICANISME

Ainsi, le Gallicanisme affirme :

– Une légitime doctrine rattachée à une tradition nationale ancrée depuis sept siècles, soutenant la préservation de la souveraineté religieuse de la France par rapport à Rome,
– Une union et une collaboration du clergé gallican et du pouvoir exécutif pour porter à l’attique le particularisme religieux français,
– Un soutien du chef de l’exécutif, protecteur des Libertés Gallicanes, au principe d’autonomie de l’Église catholique gallicane,
Une limitation de ses préoccupations à la France, sans viser à protéger ou à réformer l’Église universelle,
– Une gouvernance selon des lois qui lui sont propres et un droit français dont les règles sont rassemblées dans les Libertés de l’Église Gallicane,
– Une théorie de l’indépendance du pouvoir exécutif français en matière temporelle, fondée sur la conception antique de la souveraineté du prince telle qu’elle apparaissait dans le droit romain,
– Une non immixtion du Souverain Pontife dans le gouvernement des affaires temporelles de la France, au visa que ce domaine relève de la seule compétence du Chef de l’État français lequel n’est, par voie de conséquence, sujet à aucune autre puissance extérieure, fût elle papale :

« Li rois est souverains es choses temporeix »

Une volonté délibérée de ne pas rompre avec l’Église de Rome car, en aucuns cas et à aucun moment, si vif qu’ait été le mécontentement ou le courroux à l’égard du Saint Siège, la France n’a jamais versé dans le schisme. Les gallicans sont catholiques et entendent consciemment le rester.

APPROCHE DE LA DOCTRINE GALLICANE

Le Gallicanisme est donc non seulement un discours sur les rapports entre l’État et la puissance ecclésiastique mais encore une doctrine portant sur l’organisation des pouvoirs dans l’Église qui permettra, à Mgr Jacques-Bénigne Bossuet, d’user de l’expression suivante en parlant de l’Église de France :

« L’Eglise catholique française et gallicane »

Ainsi, l’Église Gallicane également connue sous le nom d’Église Catholique Gallicane de France d’une part, revendique une continuité imparable avec l’ancienne Église des Gaules, d’autre part est par nature catholique et enfin, soumise au Pape sur le plan spirituel, tout en étant intégrée à l’Etat et soumise au chef de l’exécutif français sur le plan temporel.

En ce sens, pour reprendre et citer une formule énoncée – et depuis lors consacrée – par le Procureur général Guyot le 28 octobre 1776 dans un litige l’opposant au  premier évêque français à être installé en Corse, Mgr Jean-Joseph Marie de Guernes (1725-1798) évêque d’Aléria :

« L’Eglise est dans l’Etat et non l’Etat dans l’Eglise »

sans, bien évidemment, que le souverain français soit le chef de l’Église Gallicane de France – comme le souverain anglais est le chef de l’Église Anglicane de Grande Bretagne – et, sans pour autant aussi, que l’Église Gallicane de France ait rompu ses liens avec Rome, ce qui différencie le Gallicanisme de l’Anglicanisme.

C’est ce qu’a rappelé Mgr Jacques-Bénigne Bossuet au travers de cette phrase, restée célèbre en ce qu’elle acte l’existence reconnue de ce catholicisme à la Française qu’est le Gallicanisme et complémentairement son union spirituelle avec le souverain Pontife :

« Qu’elle est belle, qu’elle est belle cette Église Gallicane pleine de science et de vertu
mais qu’elle est belle dans son tout,
qui est l’Église Catholique Universelle
et qu’elle est belle saintement et invisiblement unie
à son chef, le successeur de Pierre.»

2 – ANCRE EN FRANCE DEPUIS PLUS DE SEPT CENTS ANS

ANTERIORITE DU GALLICANISME EN FRANCE

….. ancré en France depuis plus de sept cents ans ….

L’Eglise Catholique Gallicane de France et donc le gallicanisme ont été — pour reprendre une expression consacrée « une passion française fondamentale, un credo national, un pilier essentiel de la vie de la Monarchie, des Empires et même des Républiques », au moins jusqu’à l’ère de Jules Ferry incluse. Ce fut une politique de très longue durée (plus de sept cents ans), élaborée dès l’affirmation de la dynastie Capétienne, et à laquelle — au début du XX ème siècle — seule vint mettre un terme la loi du 9 décembre 1905 sur la séparation des Églises et de l’État.

Liquidation spectaculaire non seulement du Concordat napoléonien de 1801, mais aussi du gallicanisme multi-séculaire, la loi du 2 décembre 1905 rendit à l’Église de France « sa liberté » et au Pape sa pleine autorité sur « La fille aînée de l’Eglise.»

Pour autant, à plusieurs reprises, il ne s’en était pourtant pas fallu de beaucoup que la France n’empruntât une voie à l’anglaise en créant un schisme et en rompant définitivement les liens avec Rome.

Les prédispositions en ce sens étaient même beaucoup plus fortes qu’en Albion.

Le plus précoce des États-Nations européens, ayant proclamé très tôt l’absolue souveraineté de son roi contre toute prétention de l’Empereur germanique et du Pape, avait toutes chances d’être le premier à rompre les amarres avec la barque de Saint Pierre, pour naviguer selon son propre plan.

Ainsi, le roi Louis IX, en posant en mars 1268 /1269 les fondations textuelles des Libertés de l’Eglise Gallicane par son « Edit de la Pragmatique Sanction » (Sanctio Pragmatica) devint le précurseur du Gallicanisme et le plus gallican des rois de France.

De même, le roi Charles VII le 7 juillet 1438, en faisant adopter « La Pragmatique Sanction de Bourges », véritable Charte de l’Eglise de France acte la légitimité de l’intervention du monarque dans les affaires ecclésiastiques, réduit au maximum les droits du Pape, s’affirme « protecteur et gardien des droits de l’Eglise des Gaules et de France.» Se trouve ainsi consacré en fait le principe posé par son prédécesseur Charles VI en 1408, actant une pente régalienne de la royauté mais aussi, dans la continuité des normes religieuses posées par le roi Philippe IV Le Bel, un ancrage et un arrimage gallican pérenne et cette fois encore plus indépendant qu’auparavant.

Et encore, le roi Louis XIV le 19 mars 1682 en faisant voter et adopter par l’Assemblée Générale Extraordinaire du Clergé de France « La Déclaration des Quatre Articles sur la puissance ecclésiastique et la puissance séculière » – que le  souverain a amplement inspiré et qui fut rédigée par Mgr Jacques-Bénigne Bossuet Évêque de Meaux, Mgr Gilbert de Choiseul du Pressis-Praslin Évêque de Tournais et Mgr Charles Maurice Le Tellier Archevêque de Reims d’une part, reste l’une des sources essentielles du Gallicanisme en majesté de l’Église Catholique de France, ce qui généra le courroux du Saint Siège et d’autre part, acte la volonté de Louis XIV d’un Gallicanisme fort, qui fera dire du Roi-Soleil et ce, au détriment des ultramontains qu’il était :

« Le Gallicanisme vivant, agissant, militant, triomphant »

Pour autant, à la différence de l’Angleterre qui versa en 1534 dans un schisme irréconciliable depuis cinq cent ans avec le Saint Siège avec la création de son Église Anglicane (Église originelle pourtant directement fondée par Rome en 597, une de celles qui entretenaient depuis le plus longtemps les liens les plus étroits avec la papauté, une île même dont le roi se reconnut pendant plusieurs siècles vassal du souverain pontife) ; la France gallicane ne versa jamais dans le schisme et ne versa jamais non plus dans une « haine passionnelle du papisme » et ses rangea dans sa globalité, diront certains, sous la bannière de Rome.

Il est vrai que si, depuis cinq cents ans, l’Église Anglicane et donc l’Anglicanisme existent toujours en Angleterre et dans le Commonwealth of Nations et se trouve en rupture de banc avec Rome ; l’Église Catholique de France quant à elle semble plus que jamais en communion avec le pape, et parfaitement intégrée à la centralisation construite aux XIX ème et XX ème siècles.

Pour autant, l’Église Catholique Romaine de France ne saurait évincer ou omettre la survivance prégnante de l’Église Catholique Gallicane de France et donc du Gallicanisme qui ont perduré pendant sept cents ans et ce, n’en déplaisent aux fâcheux.

Alors en ce XXI ème siècle est-ce que l’Église Catholique Gallicane de France, tel le phénix renaît de ses cendres ? Et viendrait en opposition à l’Église Catholique  Romaine de France ?

Il est acquis qu’au travers de cette référence à la mythologie grecque et orientale de l’oiseau légendaire doué d’une grande longévité et caractérisé par son pouvoir de renaître après s’être consumé dans les flammes et qui symbolise ainsi les cycles de renaissance et de résurrection ; le  parallèle pourrait être fait avec l’Église Gallicane de France.

A ceci près, c’est que nous nous sommes jamais consumé dans les flammes du schisme (acte par lequel un groupe de personnes appartenant à une confession religieuse se sépare de celle-ci et reconnaît une autorité spirituelle différente) dès lors que nous n’avons jamais cessé de reconnaître l’autorité spirituelle du Saint Père et que nous faisons corps avec les règles édictées par Rome car nous sommes catholiques avant tout. Aussi n’y a-t-il point opposition à l’Église Catholique Romaine mais continuité de ce que fut l’Église de France pendant sept cents ans.

Il est donc vrai que nous portons aussi — en référence à ces sept cents ans l’existence du Gallicanisme — les valeurs, principes, préceptes de l’Église de France en lien avec l’Exécutif français ; tout en conservant religieusement les  fondamentaux des normes du Saint Siège ; mais aussi tout en innovant dans le modus operandi du vécu avec les fidèles pour être plus en phase, en symbiose et en harmonie avec celles et ceux qui vivent la même foi que nous.

Aussi, il est possible d’affirmer que l’Église Catholique Gallicane de France est celle qui par sa persistance dans la renaissance représente l’idée d’un renouveau de l’Église et dans l’Église en complémentarité totale ou partielle avec Rome.

3 – EN ADDITIONNEL TOTAL OU PARTIEL AVEC ROME

GALLICANISME : COMPLEMENTARITE OU DIFFERENCIATION ?

….. en additionnel total ou partiel avec Rome.

Force est d’acter que l’idéal ecclésiologique revendiqué par l’ensemble du clergé gallican et une partie notable du clergé romain est celui d’un équilibre entre les deux « souverainetés », en fusion dans nombre de pans de la doctrine de l’Église et, parfois en inadéquation totale ou partielle avec cette dernière sans jamais pour autant s’opposer avec férocité ou fin de non recevoir.

* Différenciation cardinale avec l’ultramontisme

Le Gallicanisme se différencie, sur divers points, de l’ ultramontanisme qui est quant à lui l’ensemble des doctrines théocratiques favorables au pouvoir absolu du Saint Siège et qui se ramène à deux principes fondamentaux :
– la domination de l’Église sur l’État : cette première maxime de l’ultramontanisme détruit jusqu’à la possibilité de la liberté de conscience, met le prêtre au-dessus des lois, livre le mariage et toute la vie civile au sacerdoce,
– la domination du Pape sur l’Église : cette seconde maxime de l’ultramontanisme impose à l’Église le régime de l’arbitraire, éternise les dissensions religieuses, enlève tout espoir de réforme et sacralise l’autocratie et l’hégémonie du souverain pontife.

Par l’un et par l’autre de ces principes, nous estimons que l’ultramontanisme est radicalement incompatible avec la nouvelle civilisation et avec l’évolution sociétale que nous, gallicans, n’avons eu de cesse de toujours prôner et prônons encore.

Mais au-delà de cette opposition de principe entre Gallicans et Romains, existent des filiations au Site Pétrinien pou des affranchissement avec ce dernier qui borde les réelles différences.

LES CANONS DU GALLICANISME

Aussi, sous l’angle de la prégnance du renouveau, nous Église Catholique Gallicane de France prônons les Canons suivants :

1 – Filiation de l’Église Gallicane de France au Gallicanisme historique et au Siège Pétrinien
– Fusion-acquisition à l’Orthodoxie catholique
Adhésion symbiotique aux Dogmes pétriniens
Incontestabilité du pouvoir spirituel du Pape
Adéquation aux Ministères « Institués » et « Ordonnés »
Non syncrétisme de l’Église Catholique Gallicane avec le « néo-gallicanisme »
– Plénitude d’application de l’axiome : « France, Fille aînée de l’Eglise »
– Supériorité indiscutable de la vie humaine : abjection de l’avortement

2 – L’affranchissement de l’Église Gallicane de France au Siège Pétrinien

2-1 Les Fondamentaux
– Œcuménisme des trois branches de la Chrétienté
– Implication du Catholicisme dans l’ordre social
– Insertion du christianisme dans l’organisation de la société et de la cité

2-2 La Papauté

– Reconnaissance stricto sensu du Pape comme « Priimus inter pares »
– Rejet de l’infaillibilité pontificale ou de l’irréformabilité des jugements du pape
Reconnaissance partielle de « La Doctrine des Deux Glaives pontificaux »

2-3 L’ Eglise

– Mode de gouvernement ecclésial synodo-épiscopal
– Valorisation de la figure épiscopale
– Consécration de la liturgie des premiers Chrétiens
– Libre choix du célibat ou du mariage des prêtres
– Accès des femmes aux Ministères « Institués »
– Communion Eucharistique sous les deux Espèces
– Secret / dénonciation de la confession auriculaire
– Bannissement des excommunications
– Liberté en matière de jeûne et d’abstinence

2-4 Les Fidèles
– Accueil et ouverture sacramentelle à l’égard des personnes divorcées et divorcées / remariées
– Bénignité à l’égard des personnes aux sexualités différenciées
– Guerre sans concession contre les atteintes sexuelles inter-religieuses faites aux mineurs
– Impérieuse acceptation d’une éthique globale des vivants non humains

INCONGRUITE DE LA DAMNATION MEMORIAE PETRINIENNE

* Incongruité de la « Damnatio memoriae » pétrinienne

De cette différenciation / opposition entre Gallicanisme et Ultramontisme, a vu germer en l’Eglise de Rome un dessein profond d’omni-puissance et une volonté farouche d’effacement des prêtres catholiques gallicans, qui sont pourtant les héritiers d’un haut lignage de prélats catholiques remontant à des siècles comme nous le développerons et le prouverons ci-après, mais que le bas et le haut clergé romain — encore à ce jour —ne cesse pour autant de vilipender et / ou de rejeter.

Ce rejet quasi « institutionnalisé » :
de ce que nous sommes, à savoir des prélats catholiques gallicans français de longue lignée,
– de ce que les prédécesseurs des prêtres romains actuels étaient, à savoir eux aussi des prélats catholiques gallicans français, des cardinaux aux curés, des évêques aux abbés et ce, pendant des siècles,
– et, de ce que les prêtres romains actuels sont toujours, à savoir les héritiers des prélats catholiques gallicans français durant sept cents ans qu’ils le veuillent ou non, conduirait-il le Saint Père et la Curie, à l’instar des pharaons Toutankhamon, Sethi Ier et Ramses II vis-à-vis de leur prédécesseur, le pharaon Amenhotep IV nommé aussi Aménophis IV ou Akhenaton :
– à occulter sept siècles de gallicanisme en France ?
– à effacer le cartouche même du mot gallican de l’Histoire religieuse de France ?
– à supprimer toutes les représentations historiques du Gallicanisme français ?
– à détruire toutes les églises et tous les monuments religieux gallicans ?
– à officier un autodafé des ouvrages religieux gallicans rédigés au fil des siècles ?
– à jeter bas tous les rites et tous les chants liturgiques gallicans dont certains subsistent encore dans la liturgie romaine, y compris en la basilique saint Pierre de Rome ?
– à faire oublier au peuple de fidèles un pan immense de l’histoire religieuse française ?
– à nier l’existence même de l’apport intellectuel et théologique de nombre d’érudits gallicans qui ont fait la France catholique notamment les docteurs, bacheliers et licenciés de la Faculté de Théologie de Paris « La Sorbonne » de 1657 à 1789
– à anathématiser les prélats catholiques gallicans en osant les qualifier ou les affubler de ces vocables inappropriés et immondes de « schismatiques, hérétiques, impies, intrus, apostats, séditieux, captieux …. ? »
– à juger, et à quel titre d’ailleurs et sur quel fondement ? que tous les sacrements conférés par le presbytérat et l’épiscopat de l’Église Catholique Gallicane de France pendant des siècles et depuis des siècles, au peuple de fidèles de France, ne sont ni licites ni valides ?
– à gommer toute trace, toute mention, toute référence d’un souverainisme religieux français ancestral et donc d’une Église catholique nationale et d’un catholicisme à la française ?
– à nous éradiquer de la surface de la terre ou à nous atomiser dans un néant interstellaire ?

La réponse pourrait être affirmative si le Gallicanisme en effet constituait une « religion nouvelle », or il n’en est rien car – est-il encore besoin de le rappeler ? … a priori oui … – il n’est qu’une sensibilité du catholicisme français et feindre de l’ignorer rabaisse par nature ceux qui se vautrent dans ce raisonnement abscons et inepte.
Cette « Damnatio memoriae » dont la majorité des prêtres catholiques romains use avec tant de suavité nocive et de malignité dépréciative, en actes et en paroles, à l’égard de ceux qu’ils honnissent – nous prêtres catholiques gallicans – va-t-elle s’étendre jusqu’à la nuit des temps pour que Rome puisse encore et encore, pour toujours et toujours « régner » dans sa suffisance et dans votre morgue, elle qui , paradoxalement, exalte tant :

« La religion de l’amour, du partage et de l’ouverture à l’Autre ? »

La réponse pourrait être affirmative mais ce serait sans compter sur l’intelligence du peuple de Dieu et sur sa prise de conscience d’une Église romaine en opposition flagrante aux préceptes du Christ et en déliquescence de son génome originel – désormais inexistant – celui de l’accueil de l’Autre et du refus du rejet de ses frères en Christ.

Il est vrai que cet écrit par la force de ses mots, par la puissance de ses axiomes, par la pugnacité de ses expressions et enfin, par l’intensité de son écriture, risque de déplaire à quelques bélîtres ou à quelques esprits chafouins ; mais nous en  assumons et revendiquons pleinement tous les termes.

Et peu nous chaut si certains de nos amis prêtres romains se détournent de nous, c’est qu’en réalité le présent récit sur cette sensibilité du « catholicisme français éclairé » tel que représenté par le Gallicanisme et son histoire séculaire les gêne et les embarrasse plus que de raison.

Alors oui, à l’instar d’une bombe à fragmentation qui explose soit avant d’atteindre sa cible soit à l’impact en libérant des milliers d’éclats qui se propagent à haute vitesse dans des directions aléatoires ou précises en fonction des effets désirés, cet écrit se veut tout à la fois explosif et volcanique / instructif et didactique.

Dès lors, l’étude de ce qu’est le Gallicanisme dans l’analyse qui en est faite :
– non seulement, ne constitue nullement un brûlot à l’encontre de nos frères / prêtres romains, du moins pour ceux d’entre eux qui restent dans l’accueil et l’ouverture de leurs frères / prêtres gallicans ; pour les autres……. l’aigreur qui les anime, la rancoeur qui les tenaille, le dédain qui les ronge, le mépris qu’ils manifestent avec tant de hargne, de grogne, de rogne et de morgue à notre égard ne les grandit ni à la face de Dieu ni à la face du peuple de Dieu,
– mais aussi, acte de manière imparable, que pendant quinze siècles après la conversion de Clovis et son baptême à Reims par saint Rémy, rejetant du même coup l’arianisme, la terre religieuse de France :
• à l’origine aride car desséchée en croyance,
• a alors été défrichée c’est à dire rendue propre à une vrai culture religieuse,
• a alors été débroussaillée c’est à dire débarrassée et extirpée de ses éléments païens,
• puis a été labourée c’est à dire creusée en profondeur par une vraie religion catholique nationale,
• puis a été binée c’est à dire bêchée encore plus en épaisseur par un catholicisme souverainiste,
• a même été ameublie c’est à dire améliorée dans ses conditions d’existence et de développement de son Eglise nationale de France,
• et enfin a été ensemencée c’est à dire pourvue et dotée des plus grands et flamboyants érudits et théologiens gallicans

et ce, au travers d’une empreinte indélébile et d’un enracinement gallican pluriséculaire qui a permis de moissonner un catholicisme gallican français sempervirent

N’en déplaise aux butors …. le Gallicanisme a façonné la France religieuse et intellectuelle d’hier et d’aujourd’hui, et n’est pas réduite en ce XXI ème siècle, comme l’énonçait Ernest Renan parlant du Christianisme :

« Au parfum du parfum d’un vase »

mais reste, ce que nous nommons avec vérité, réalité, sincérité et objectivité :

« Le suc prégnant d’un Gallicanisme en majesté »

Il n’en reste pas moins que non sans un mépris certain et non sans une inculture feinte, d’aucuns s’autorisent encore au XXI ème siècle — nonobstant cette vérité religieuse et ecclésiale imparable qu’est le Gallicanisme en majesté baigné de souverainisme absolu qui a fait la grandeur pluri-séculaire de la France religieuse — à oser se glorifier et à oser s’enthousiasmer que la République française laïque au travers de la loi du 9 décembre 1905 a « rendu à l’Eglise Catholique sa totale liberté et au Pape une autorité pleine et entière sur le clergé de France. » ! (1)
C’est faire preuve de peu d’imprégnation historico-religieuse de la France que d’user de propos aussi déclamatoires voire incantatoires de la part d’un Premier ministre, laissant à penser que l’Eglise Catholique de notre pays avec ses prélats et son peuple de fidèles se doit d’être placée sous la tutelle, sous la férule de Rome plutôt que de s’émanciper et de s’épanouir en liberté religieuse en ce XXI ème siècle comme cela fut la cas pendant sept siècles.
– et enfin, donnera à n’en pas douter, à tout un chacun une approche et une connaissance historico-religieuse prégnante de ce qu’a été, de ce qu’est et de ce que sera toujours et à jamais le souverainisme de l’Eglise Catholique de France : le Gallicanisme composé de prêtres catholiques gallicans en phase avec la vie sociétale française et les approches théologiques, sacramentelles et ecclésiologiques de Rome.

Alors même que la France traverse un vide spirituel qui témoigne d’un vide métaphysique abyssal, gageons que la présente présentation du Gallicanisme redonnera à tout un chacun une transcendance théologique et philosophique digne des plus grandes heures de l’Histoire de l’Eglise Catholique Gallicane de notre pays.

Il est essentiel, dès lors, d’analyser « Le religieux séculaire de notre pays » qu’est le gallicanisme non comme « un simple patrimoine », mais comme un véritable héritage toujours vivant, car on ne construit pas un avenir sur l’amnésie.

(1) Discours du 18 octobre 2021 de Jean Castex Premier ministre de la République française à l’occasion du centenaire du rétablissement des relations diplomatiques entre la France et le Saint Siège : 1921-2021

A la France religieuse d’aujourd’hui qui l’interroge, la France religieuse catholique gallicane historique et pluri-séculaire, avec ses sept siècles de gallicanisme, va répondre au travers de ce site.

La présentation historique du Gallicanisme est imparable car en tant que doctrine et pratique, l’Eglise de France est en étroite connexion avec un contexte historique…

L’Eglise Catholique Gallicane ou Eglise Catholique de France au-delà de son histoire millénaire précédemment analysée, source du bien-fondé de son existence…

L’Eglise Catholique Gallicane est un courant ou une école de pensée du catholicisme libéral porté à son plus haut degré et fondé sur l’inéluctable et l’imparable liberté qui existe…

Index des sources